Ce premier épisode de la série théâtrale Les Fabuleuses, qui retrace le parcours de femmes scientifiques invisibilisées, évoque le destin de Lise Meitner, physicienne autrichienne juive du XXe siècle.
Lise Meitner travaille avec le brillant chimiste Otto Hahn, à l’Institut Kaiser - Wilhelm de Berlin. En 1918, ils découvrent un nouvel élément radioactif, le protactinium. En 1933, avec la nomination d’Hitler, la situation des savants juifs devient épouvantable, mais Lise se sent protégée. Quand, en mars 1938, l’Allemagne envahit l’Autriche, elle doit fuir Berlin, en laissant tout derrière elle, et trouve refuge à Stockholm. Elle et Otto se voient à Copenhague pour discuter des résultats des expériences réalisées à Berlin. Otto lui rend compte d’observations étranges, qu’il ne parvient pas à comprendre. À Noël 1938, avec son neveu Otto Robert Frisch,
Lise et lui comprennent ce qu’ils vont baptiser la « fission nucléaire ». Hahn et Meitner publient leurs résultats séparément, puisque Hahn se serait exposé à de sérieux problèmes en publiant avec une juive. C’est finalement lui seul qui obtient le prix Nobel de chimie en 1944.
Non, l’exclusion des femmes de la vie scientifique n’est pas un simple effet d’optique, myopie ou défaut de méthode des historiens ; elle résulte bien d’une oppression systématique, violente, parfois même criminelle. C’est une histoire réelle, bien triste. Éric Sartori Histoire des femmes scientifiques de l’Antiquité au XXe siècle (Plon)
Mise en scène Marie Steen. Avec Elisabeth Bouchaud, Benoit Di Marco, Imer Kuttlovci.