
Texte : Marguerite Duras
Avec : Dominique Blanc, Sociétaire de la Comédie-Française
Lumières : Gilles Bottachi
Avec la complicité de Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau a mis en scène l’une de ses actrices fétiches, la saisissante Dominique Blanc. Depuis 2008, elle interprète régulièrement ce texte, l’un des plus troublants de la littérature d’après-guerre, dans lequel Marguerite Duras consigne sa vie après la Libération de Paris et l’attente du retour de son mari, Robert Antelme, prisonnier des camps.
Cette guerre, Marguerite l’a vécue à la fois comme épouse d’un déporté, résistante et écrivaine. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a tenu un journal, inspiré de tout ce qu’elle voyait, vivait, affrontait. Ce récit autobiographique est celui de l’absence éprouvante, de l’attente chargée de menaces, de la peur atroce et écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de l’être aimé. En avril 45, printemps de la Libération, ignorant s’il est toujours vivant, elle court de bureau en bureau, errant dans la ville, ne mangeant plus, ne dormant plus. Elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d’espoir. En elle la guerre continue, alors qu’alentour chacun exprime sa joie. Robert reviendra-t-il de cet enfer ? Dans quel état physique et psychologique ?
Dominique Blanc fait résonner jusque dans ses silences et ses soupirs, la simplicité et l’intensité de l’écriture de Duras. Magistrale.
QUAND IL NOUS EN PARLE
Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc, envie de partager quelque chose, de faire exister ce quelque chose. Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son oeuvre à elle. Patrice Chéreau
CE QUE LES MÉDIAS EN DISENT
Chéreau-Blanc, un duo poétique. C’est dans la tension entre la sobriété du dispositif et l’extraordinaire intensité de la parole que se situe ce moment admirable. Le Monde
Molière de la meilleure comédienne en 2010.
Production Les Visiteurs du Soir. Le texte de Marguerite Duras La Douleur est publié chez P.O.L. © Ros Ribas.