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Cyrano de Bergerac est peut-être la pièce la plus emblématique et populaire du répertoire théâtral français, mais elle n’en reste pas moins une énigme. La mise en scène d’Anne Kessler apporte des éléments nouveaux, présentant l’oeuvre comme une tragédie classique ou antique, plutôt que comme un drame romantique, comme il est souvent présenté. Grâce à Edmond Rostand, Cyrano est devenu une sorte de héros national, une icône, un astre incandescent, mais aussi un être fait de chair et de sang dont l’émotion doit transpercer les spectateurs comme le fil de l’épée, un ennemi. C’est cette dualité que la mise en scène révèle.
Avec une grande humilité, Édouard Baer et ses acolytes réussissent à restituer à la perfection le souffle de la pièce, son ampleur et sa résonance. Le héros et son double doivent mourir, punis d’avoir voulu, par leur coalition, s’opposer à la volonté des Dieux qui ont fait Cyrano sans beauté et Christian sans talent. Mais on ne défie pas le destin. Il reste toutefois une question sans réponse. Parmi la multitude d’ennemis de Cyrano, lequel a commandité son meurtre ? Cette mise en scène inédite apporte peut-être avec modestie, quelques éléments de réponse à cette interrogation.
Assistante mise en scène Maïa Godin Hadji-Lazaro. Dramaturgie Guy Zilberstein. Scénographie Georges Vauraz. Costumes Michel Dussarat. Lumières Yves Angelo. Avec Edouard Baer, Alexia Giordano, Gilles Gaston-Dreyfus, Atmen Kelif, Tito El Francès, Rémi Briffault, Jeanne Fuchs, Michel Dussarat, Grégoire Leprince-Ringuet, Catherine Salviat, Christophe Meynet, Telma Bello, Aïtor de Calvairac, Florent Hu. © Matthieu Gerbaud
Présenté par Jean-Marc Dumontet.